Les études vétérinaires : une formation polyvalente possédant de nombreux débouchés.

Et si les études vétérinaires ouvraient bien plus de portes que l’on ne puisse l’imaginer en y entrant ?

Les études vétérinaires sont longues et polyvalentes. Certains de nos alumnis ont profité de la diversité de nos apprentissages et de la complexité des études afin de poursuivre leur voie dans des domaines qui s’éloignent parfois du praticien.

Nous avons contacté Alexandra Fieux-Castagnet et Mélissa Monteiro de Macedo afin de mieux comprendre les volontés et démarches qui créent la diversité des parcours en sortie d’école. Nous les remercions pour leurs réponses.

I. Les études vétérinaires : une formation polyvalente possédant de nombreux débouchés.

Alexandra et Melissa possèdent un parcours assez particulier : à leur entrée en CPGE BCPST, elles savaient ne pas vouloir s’orienter vers un parcours de praticien. Pourtant, elles ont toutes les deux réalisé leurs études à l’EnvA (École nationale vétérinaire d’Alfort).

D’une part, Alexandra souhaitait devenir ingénieur agronome, cependant, les études ne l’intéressaient pas. D’autre part, son stage en cabinet vétérinaire en amont de son admission avait déjà confirmé ses doutes vis-à-vis d’un potentiel futur en tant que vétérinaire praticien. Pourtant, Alexandra réalise ses études à l’EnvA avec une idée assez précise en tête : réaliser une passerelle avec une école de commerce afin d’exercer dans la santé humaine.

Pour Mélissa, le schéma est assez similaire : une volonté de s’orienter vers des études qui diffèrent de la pratique vétérinaire tout en suivant un enseignement très polyvalent. Elle combine donc un diplôme vétérinaire et un Master en école de commerce. Afin d’atteindre ses objectifs et d’obtenir des formations dans chacun des deux domaines, Melissa réalise un stage en industrie pharmaceutique en parallèle de sa 5eme année vétérinaire. Elle poursuit son parcours par un Master spécialisé dans l’industrie pharmaceutique à l’ESCP.

II. Provéto Junior Conseil : une première expérience dans le monde de l’entreprenariat et du commerce.

Alexandra et Melissa possèdent un point commun important : elles ont toutes deux intégré l’association ProVéto Junior Conseil à ses débuts (respectivement en 2014 et 2015). Elles se sont donc confrontées au cours de leurs études vétérinaire à des tâches associant business, management et communication

Intégrer ProVéto Junior Conseil a été la première expérience orientée vers le business pour Melissa. Elle explique qu’être « chef de projet » (encadrer les étudiants qui réalisent les missions) a été l’activité qui lui a le plus appris dans l’association. De plus, c’est une expérience qu’elle a su valoriser lors de ses divers entretiens afin d’intégrer son master ou encore pour ses premières expériences professionnelles.

Alexandra, quant à elle, a vu Provéto Junior Conseil comme une occasion de trouver sa voie, elle décrit aujourd’hui l’association comme « une de ses plus belles expériences professionnelles».

III. Changer de voie après les études vétérinaires : une multitude de possibilités.

Bien que leur parcours débute de façon très similaire, Melissa et Alexandra ont choisi des parcours différents qui se dessinent dès leur 4ème année en école.

En 4eme année, beaucoup d’étudiants vétérinaires réalisent des échanges internationaux, Alexandra décrit comme un « sacrifice » le fait de ne pas être partie afin de préparer les concours correspondant à la passerelle (écrits et oraux). De son côté, Melissa décide de profiter de l’opportunité d’un échange en 4ème année et de réaliser sa 5eme année au sein de l’école afin d’obtenir son diplôme vétérinaire avant de changer de voie.

Alexandra explique qu’après avoir obtenu le concours vétérinaire et avoir validé toutes ses années, la préparation au concours de l’ESSEC et les études qui suivent ne lui paraissent pas particulièrement compliquées.

Pourquoi choisir l’ESSEC ?

Elle intègre le Master in management Grande École qui permet d’obtenir une formation rapide et polyvalente et en particulier d’ajouter le nom d’une Grande École parisienne sur son CV.

De plus, cette orientation permet de passer en parcours Grandes Écoles et pas seulement en master. Le programme est plus large et ouvre plus de portes. En revanche, les études sont plus longues et plus chères.

Pour son parcours, Alexandra a décidé de suivre sa formation à l’ESSEC en alternance, ce qui lui a permis de travailler en parallèle de ses études. En effet, après avoir réalisé des études aussi pratiques que vétérinaires, il était difficile pour elle de « repasser dans des études qui seraient purement théoriques. »

En parallèle de sa quatrième année, Melissa, réalise un stage en industrie pharmaceutique au sein du laboratoire Bayer, qu’elle décrit comme très instructif. Le but est alors de diversifier ses expériences.

Plus tard, elle préfère s’orienter vers un master à l’ESCP. Elle explique que les avantages par rapport à l’ESSEC sont :

– Un gain de temps (6 mois de cours puis 6 mois de stage via un master spé),

– Une diminution des frais de scolarité,

– Pouvoir réaliser les cinq années vétérinaires et obtenir son diplôme vétérinaire,

– Une absence d’examen supplémentaire, l’admission se fait sur dossier puis avec un oral. Elle explique par ailleurs que les profils vétérinaires sont très appréciés et avantagés lors des admissions.

Mélissa s’oriente vers un master spécialisé dans les industries pharmaceutiques afin de rester dans le domaine de la santé. En parallèle de son master, son diplôme vétérinaire lui permet de réaliser des gardes. Elle a ensuite réalisé son stage en fonds d’investissement ou elle a rencontré ses associées d’aujourd’hui.

IV. Se servir de ses études vétérinaires au quotidien sans être praticien : c’est possible.

Pour donner suite à ses études, Alexandra décide de travailler dans l’industrie pharmaceutique dans le domaine de la santé humaine.

Elle décrit sa première expérience en alternance dans le domaine de la fusion acquisition comme particulièrement intéressante ou encore « un croisement entre science, business et finance. »

Cependant, le travail en grande entreprise dont les processus sont longs et fastidieux ont mené Alexandra à retrouver un aspect d’entrepreneur dans son travail.

Elle a donc décidé de se rediriger vers le monde du conseil qui lie « le meilleur des deux entre d’une part des sujets qui impactent une entreprise entière et d’autre part un côté entrepreneurial »

Aujourd’hui, Alexandra travaille à Mckinsey et est spécialisée dans le domaine de la santé au sens large (humaine et animale). Ce concept est aujourd’hui connu sous le nom de « One Health ». Elle travaille avec nombreux acteurs d’industries pharmaceutiques, de chaînes hospitalières, d’entreprises de biotechnologie…

Elle explique pourtant que les études vétérinaires lui servent au quotidien, autant sur le raisonnement (démarche diagnostique, capacité d’observation et de déduction) que le côté scientifique (qui est très valorisée dans le domaine du conseil).

D’après Alexandra, être vétérinaire c’est être polyvalent : gestion entrepreneuriale d’une clinique, capacité à adapter ses connaissances en fonction de l’animal sur lequel on travaille…

Bien qu’elle ait quitté le monde de la pratique, Alexandra affirme que ses connaissances vétérinaires lui serviront « jusqu’à la fin de sa vie ».

Melissa a, quant à elle, décidé de créer un groupement vétérinaire : Novavet. Elle pratique environ deux jours par mois au sein de sa chaîne de clinique. En effet, l’ordre requiert que 51% du capital soit détenu au sein d’un groupe par un vétérinaire en exercice.

Elle mêle donc toutes ses connaissances, pratiques et théoriques, acquises au cours de ses études et expériences professionnelles.